COMMENT LE PERFECTIONNISME NOUS EMPÊCHE DE VIVRE LE MOMENT PRÉSENT ?

Table des matières

EST-CE QUE LA PERFECTION EXISTE ?

Alfred de Musset disait « La perfection n’existe pas ; la comprendre est le triomphe de l’intelligence humaine ; la désirer pour la posséder est la plus dangereuse des folies ». Ce grand écrivain du 19ème siècle l’avait déjà compris et pourtant au 21ème siècle, nous courons toujours après. Depuis tout petit, nous baignons dans des injonctions de perfection et de « pas assez ». Et pourtant cette course est vaine et encore plus si nous la menons pour satisfaire les autres.

AUTANT DE DÉFINITIONS QUE D’ÊTRES HUMAINS

Chaque être humain a sa propre définition de la perfection ce qui rend encore plus compliqué la communication et nos incalculables attentes. Ce qui est parfait pour l’un ne l’est pas pour les autres.

2 types de comportements rentrent alors en jeu : j’ai peur de n’être jamais assez bien / j’ai toujours à redire sur les autres.

Le problème de la perfection et donc du perfectionniste est qu’il court après une chimère à l’image de la personne qui voudrait passer l’aspirateur sur la plage ou du mythe du corps parfait qui met la pression à tout le monde.

Aujourd’hui, nous avons beau savoir que la perfection n’existe pas, il y a toujours une petite voix dans notre tête qui dit : « ça pourrait quand même être plus parfait !! ». Cela a pour conséquence de nous amener à voir d’abord ce qui nous manque au lieu de voir ce que l’on a déjà, ce qui est déjà présent. Notre cerveau passe son temps à comparer avec ce que ça aurait pu être ou ce que ça devrait être…finalement, il n’est jamais dans le présent.

Au lieu d’essayer d’être parfait, essayons d’être présent !!

Le perfectionnisme implique qu’il y a toujours quelque chose à revoir. Finalement, bien souvent, rien avance et la procrastination pointe le bout de son nez. Il serait tellement plus facile de vivre avec la pensée « Tant que je fais de mon mieux, ce n’est pas grave d’être imparfait ».

LES SIGNES DU PERFECTIONNISME ?

  • Stresser de ne pas être à la hauteur/de ne pas être parfait et donc se dévaloriser.
  • Refuser la critique même constructive car trop douloureux de voir son imperfection.
  • Relire 10 fois un mail, un article, un message…
  • Reporter à plus tard une prise de rendez-vous, une rencontre, une publication car pas assez parfait aujourd’hui.
  • Voir d’abord ce qui nous manque avant de voir ce que l’on a déjà.

Notre cerveau est donc habitué à voir le verre à moitié vide, au lieu de le voir à moitié plein. Cette façon de penser encombre notre esprit. Elle nous laisse dans l’insatisfaction permanente et nous empêche de vivre le moment présent.

LES MOTS QUI RÉSONNENT EN NOUS

Dans notre enfance, nous sommes nombreux à avoir grandi avec des phrases telles que  « fais ça bien », « ne te trompe pas », « tu pourrais mieux faire » et la volonté cachée (ou pas !!!) de nos parents résumée en 2 mots : « sois parfait ». Aujourd’hui, ces mots font parti de nous sans même que nous nous en rendions compte et pollue notre quotidien. Nous avons beau savoir que nous ne pouvons pas atteindre la perfection, il y a toujours une petite voix dans notre tête qui nous dit que ça pourrait être mieux.

LES EFFETS SECONDAIRES DU PERFECTIONNISME ?

Il nous ralentit dans notre travail et nous sommes donc moins productifs.

Nous perdons du temps sur des détails qui ne sont finalement pas si importants. Le travail important est alors retardé ou bâclé…encore plus difficile à vivre pour un perfectionniste.

Nous vivons de l’anxiété, du stress, de l’insatisfaction permanente. Nous sommes alors devenus champions de la procrastination, de la dévalorisation de soi, du renfermement sur soi, allant même parfois jusqu’à l’anorexie, la boulimie, la dépression.

COMMENT SE DÉTACHER DE CE PERFECTIONNISME ?

Le 1er principe est d’arrêter de nous comparer aux autres et d’arrêter d’imaginer ce que « potentiellement » ils pourraient penser. Soyons clairs, bien souvent nous ne savons pas réellement ce que pensent les autres, mais notre imagination est ultra productive dans ces moments-là. Le respect de ce principe permet de sortir de l’illusion que nous avons de la perfection de l’autre et de la pure invention de ses pensées. Il est donc important de prendre de la distance face à l’image que l’on se fait des autres et à leur potentiel jugement pour stopper notre envie de vouloir imiter / atteindre une perfection irréaliste. Les réseaux sociaux sont l’exemple même de l’image d’une vie en apparence idéale et pourtant totalement faussée, puisque la vie ne se résume pas à 3 photos et 2 vidéos. Nous comparons donc notre vie à quelques images de temps forts, sans connaître le quotidien de la personne.

Le 2ème principe est de voir nos expériences, bonnes ou moins bonnes à nos yeux, comme des apprentissages et non comme des échecs. Si le très jeune enfant avait perçu ses tentatives de 1ers pas comme des échecs, il n’aurait jamais persévéré dans l’apprentissage de la marche et n’aurait jamais su marcher. Nous avons tant à apprendre du passage à l’action, de la détermination et de l’envie d’apprendre et de découvrir du jeune enfant. Quel que soit le regard des autres, il avance.

Le 3ème principe est de casser le mythe de la perfection en passant à l’action tout en faisant de notre mieux et en nous servant de nos expériences pour nous améliorer et gagner en sérénité. Personne n’est parfait et chacun a sa vie. Pourquoi laisserions-nous quelqu’un d’autre prendre le contrôle de notre vie ? Prenons l’exemple de la maman. A quoi bon se comparer aux autres mamans ? Nous sommes toutes différentes avec un vécu différent et des enfants différents. La seule conséquence de vouloir calquer l’image que l’on perçoit des autres mamans est de nous amener jugement de nous-même, insatisfaction permanente, voire même colère. La priorité est donc de définir ce qui est pour nous-même une « bonne maman », une « bonne éducation » et d’agir au quotidien en fonction de nos propres définitions. Cela nous permettra d’être plus alignée avec ce que l’on veut ou pas, d’être plus authentique, cohérente et bienveillante avec nos enfants.

Finalement pour nous sentir mieux / profiter du moment présent / mieux vivre notre vie, acceptons nos imperfections tout en nous détachant du regard des autres. Notre unique leitmotiv devrait se résumer de la façon suivante : « je veux être fier de la seule personne qui m’accompagnera tout au long de ma vie…MOI ».

Facile à dire, moins facile à faire !!! L’hypnocoaching peut alors vous accompagner dans cette démarche.

« Qui veut atteindre la perfection veut marcher sur l’horizon » – Paul Carvel

Clotilde Dabernat – Cabinet Nitescence

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